Alain Resnais, l'un des plus grands réalisateurs français, auteur notamment d'"Hiroshima mon Amour, "Nuit et Brouillard" ou de "On connaît la chanson", est décédé samedi soir à Paris à l'âge de 91 ans. L'un de ses acteurs fétiches, Pierre Arditi, s'est déclaré "déchiré" par cette annonce.
A l'annonce de son décès, l'un de ses acteurs fétiches, avec Sabine Azéma et André Dussollier, Pierre Arditi, s'est déclaré "déchiré". "Il avait des thèmes de prédilection, mais les formes qu'il employait pour dire le monde étaient à chaque fois une recherche de différence", a ajouté l'acteur.
Auteur éclectique et subtil, cinéaste de la mémoire et de l'imaginaire, parfois inclassable, Resnais aura marqué l'histoire du cinéma français d'oeuvres majeures dont les premières ont symbolisé la période de renouveau qu'a été la Nouvelle vague.
Né le 3 juin 1922 à Vannes, dans le département du Morbihan, fils de pharmacien, le jeune Alain Resnais se passionne très tôt pour la littérature. A 13 ans, il tourne un court-métrage, "Fantômas", puis s'inscrit, après des études secondaires inachevées, à l'Institut des hautes études cinématographiques à Paris (Idhec), en 1943.
Il débute comme monteur, puis se tourne vers le film d'art. "Van Gogh" (1946), "Guernica" (1950), "Gauguin" (1951), "Les statues meurent aussi" (1953), des oeuvres couronnées dans de nombreux festivals et qui assureront la réputation de documentariste de Resnais, une réputation confirmée de façon éclatante par "Nuit et brouillard" (1955), une évocation des camps de la mort nazis.
Les récits éclatés et la poésie insolite de ses premiers longs métrages, "Hiroshima mon amour" (1958) et "L'année dernière à Marienbad" (1961) surprennent le public et la critique.
Pour le directeur de la Cinémathèque suisse, la curiosité, la musique et le montage sont les trois points les plus marquants de l'oeuvre d'Alain Resnais. Frédéric Maire a loué le talent du cinéaste français, qu'il avait "découvert sur le tard comme beaucoup".