Le réalisateur David Trueba a été le grand vainqueur de la 28e édition des prix Goya, plus hautes distinctions annuelles du cinéma espagnol, en remportant six récompenses. Parmi elles, celle du meilleur film et de la meilleure mise en scène.
David Trueba, frère cadet du cinéaste Fernando Trueba, a été primé pour son film "Vivir es facil con los ojos cerrados" ("Il est facile de vivre avec les yeux fermés"). Ecrit par Trueba à partir de faits réels, le film retrace l'histoire d'Antonio San Roman, un professeur d'anglais qui, pendant la dictature franquiste dans les années soixante, donnait ses cours en utilisant des chansons des Beatles.
Incarné par Javier Camara, qui a obtenu pour ce rôle le Goya du meilleur acteur, le héros du film se lance dans un voyage improbable dans l'Espagne autoritaire, intransigeante et sexuellement réprimée de l'époque, afin de rencontrer John Lennon, qui tourne "How I won The War", un film de Richard Lester, à Alméria (sud).
Le film vénézuélien "Azul y no tan rosa" ("Bleu et pourtant pas si rose") de Miguel Ferrari a obtenu le Goya du meilleur film latino-américain et "Amour", de l'Autrichien Michael Haneke, a été sacré meilleur film européen.
Enfin, le Prix Goya de la meilleur actrice est allé à Marian Alvarez pour son rôle dans "La herida" (La blessure), du débutant Fernando Franco, qui raconte l'histoire d'une conductrice d'ambulance qui souffre de troubles de la personnalité.
Cette 28e édition des Goya, qui s'est déroulée en l'absence très remarquée du ministre de la Culture, José Ignacio Wert, a vu le Président de l'Académie du cinéma espagnol, Enrique González Macho, critiquer vivement l'augmentation de la TVA sur le prix des billets de cinéma de 8 à 21%. Celle-ci a été décidée par l'actuel gouvernement conservateur espagnol.