Avec l'exposition "Corps et esprits", le MAH de Genève propose jusqu'au 27 avril un regard croisé sur ses collections d'antiquités méditerranéennes et celles de la Fondation Gandur pour l'Art. L'occasion de montrer leur complémentarité et à quoi ressembleraient les espaces d'un musée rénové et agrandi.
En 2011, le Musée Rath de Genève avait exposé des peintures de sa collection. "Corps et esprits" montre, pour la première fois au public, le volet archéologique, a indiqué jeudi devant les médias Jean-Yves Marin, directeur du Musée d'art et d'histoire (MAH). Quelque 170 pièces ont été sélectionnées. "Elles ont été contrôlées, et leur provenance a été jugée conforme, malgré ce qui a été dit", a-t-il précisé.
La première partie de l'exposition, "Corps et visages", est consacrée au corps dans l'Antiquité. "Il s'agit de l'image que les élites tenaient à donner de leur propre identité", a expliqué Jean-Luc Chappaz, conservateur en chef responsable des collections d'archéologie du MAH. Le dispositif place les visages à la hauteur d'un être humain et permet de contempler les objets au plus près.
La seconde partie, "Esprits et spiritualité", évoque les divinités et la magie, l'art de vivre et l'art du bas-relief. Elle comprend aussi les archives d'Edouard et Marguerite Naville, deux archéologues genevois qui travaillèrent en Egypte de 1883 à 1914. Ces archives, qui ont été offertes au MAH, comprennent des photographies et des dessins.
Cette exposition est montée alors que le MAH doit être urgemment rénové. La Fondation Gandur pour l'Art, du mécène Jean Claude Gandur, a promis une aide financière à hauteur de 40 à 50 millions de francs pour son agrandissement pour autant que le premier coup de pioche soit donné avant mars 2018. En outre, elle lui prêtera pendant 99 ans ses collections d'archéologie, beaux-arts et arts décoratifs.
Le crédit final pour la réalisation du projet doit être soumis au Conseil municipal de la Ville de Genève prochainement. Or Patrimoine Suisse Genève a recouru contre l'autorisation de construire, et un référendum sera vraisemblablement lancé. Jeudi, Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture à la Ville de Genève, a déclaré qu'il n'y a pas de plan B ou alors "pas avant 20 ans et ce sera plus cher."
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