Paris. Très jeune, elle a décidé qu’elle serait une héroïne. Sans savoir par quels moyens ni à travers quel médium elle y parviendrait, c’était un fait! Et en effet, Niki de Saint Phalle (1930-2002) était suffisamment volontariste, et surtout anticonformiste, pour ne pas rester dans l’ombre. De ses œuvres de jeunesse qui laissent transparaître une enfance difficile à ses fameuses Nanas, de ses tableaux-tirs, destinés à «faire saigner la peinture», à son extraordinaire Jardin des tarots réalisé in situ dans le sud de la Toscane, la Franco-Américaine aux origines aristocratiques a magnifiquement accompli son destin.
Créatrice parmi les plus influentes du XXe siècle, elle aura également connu un long – et parfois houleux – compagnonnage amoureux et artistique avec le Fribourgeois Jean Tinguely. «Les diverses sculptures monumentales et les innombrables dessins, toutes les œuvres de Niki de Saint Phalle racontent des histoires et, à travers elles, son histoire. La continuité, la cohérence absolue de son parcours, c’est de bout en bout cette expérience personnelle qui l’inspire», relève l’historienne de l’art Catherine Francblin dans Niki de Saint Phalle, la révolte à l’œuvre, une biographie, la première en français, fraîchement publiée par les Editions Hazan. A partir du 8 octobre prochain, c’est à Paris, au Grand Palais, qu’il faudra se rendre pour plonger de plain-pied dans l’œuvre pop et protéiforme de l’artiste à l’occasion d’une grande rétrospective qui devrait être l’une des attractions majeures de l’automne culturel.
