La Scala de Milan a ouvert samedi sa saison 2013/2014 avec La Traviata. Cette oeuvre est quasiment sacrée aux yeux des Italiens, pour qui elle reste associée à la grande diva Maria Callas.
Comme chaque 7 décembre, jour de la Saint-Ambroise, le patron de la ville, le gratin politique, économique et culturel était au rendez-vous pour assister au début de la saison lyrique du plus célèbre théâtre d'Italie. Avant l'hymne national, l'assistance a observé une minute de silence en hommage à Nelson Mandela.
Le choix de La Traviata, inspirée de la pièce La Dame aux Camélias d'Alexandre Dumas fils, entre dans le cadre des célébrations du bicentenaire de la naissance de Verdi. L'année dernière, la saison avait été ouverte par Lohengrin de Richard Wagner, une décision qui avait fait froncer quelques sourcils en Italie, où Verdi jouit d'un statut de héros national.
A en croire les habitués, l'événement s'annonce cette année "plus institutionnel que mondain", avec la présence attendue de nombreux politiques, dont le président italien Giorgio Napolitano et celui de la Commission européenne José Manuel Barroso, mais relativement peu de vedettes.
La styliste Raffaella Curiel, qui depuis des décennies conçoit des robes pour les premières de la Scala, s'est agacée de la "sobriété" de la soirée.
"Avec cette manie de la rigueur, de ne pas montrer les fourrures, les bijoux, la richesse, les gens qui en ont les moyens ne dépensent plus. Si même pour une Première, on remet des robes d'il y a dix ans, l'Italie ne peut pas repartir", a-t-elle déploré.
"Presque toutes (les élégantes) ont recyclé une robe déjà mise ou iront en robe courte. C'est vraiment dommage, car si les riches ne dépensent pas, les pauvres ne travaillent pas", a-t-elle ajouté.
Comme chaque année, les syndicats ont saisi l'occasion pour se faire entendre en organisant place de la Scala un "contre-opéra flash" inspiré de La Traviata, mais dépeignant les déboires de l'Italie.