Le Festival International de Films de Fribourg (FIFF) célèbre cette année sa 30e édition - les noces de perle de son lien avec les publics fribourgeois et suisses. Plus de 80 artistes invités participeront à l'événement du 11 au 19 mars.
Le public pourra notamment rencontrer l'actrice suisse Marthe Keller et la chanteuse Sophie Hunger le samedi 12 mars, a annoncé lundi devant la presse Thierry Jobin, qui signe sa cinquième édition comme directeur artistique. De passage entre ses concerts à Berne et à Lausanne, Sophie Hunger viendra parler de la place des femmes dans la musique.
Et la plupart des réalisateurs participant aux compétitions seront présents au FIFF. En revanche, l'invitée Géraldine Chaplin ne pourra finalement pas venir car elle sera occupée par un tournage.
Pour cette édition qui rend hommage aux femmes, seuls 3 hommes figurent parmi les 30 jurés qui composeront les sept jurys. Lorsque les organisateurs ont évoqué autour d'eux le thème féminin de 2016, ils ont constaté autant de réactions d'agacement que d'enthousiasme.
Loin de botter en touche, ils ont au contraire saisi l'occasion pour organiser un débat le dimanche 13 mars: "Faut-il encore parler des femmes au cinéma ?". Davantage dans le terrain, un atelier le vendredi 18 sera consacré à la construction d'un personnage féminin. Cinéastes et scénaristes expliqueront leurs pratiques en la matière.
Le FIFF a aussi sondé les professionnelles du 7e art pour savoir quel est le plus beau film réalisé par une femme à leurs yeux. Réponse la plus fréquemment donnée: "Le piano" de la Néo-Zélandaise Jane Campion, qui sera rediffusé deux fois lors du festival.
Agnès Varda est aussi abondamment citée par ses collègues comme inspiratrice. Le FIFF projettera plusieurs de ses films, dont "Cléo de 5 à 7" (1962), qui dessine une cartographie de Paris et inscrit la Belge parmi les rares réalisatrices de la Nouvelle Vague.
Côté compétition, treize longs métrages en provenance de onze pays brigueront le Regard d'Or d'une valeur de 30'000 francs. Il sont tous inédits en Suisse, voire même dans le monde pour certains. Ces films montreront des personnages principaux à l'épreuve.
Parmi ces oeuvres, "Hair" suit le parcours semé d'embûches de trois jeunes femmes sourdes, muettes, karatékas. Le réalisateur iranien Mahmoud Ghaffari est l'auteur de cette comédie dramatique présentée en première mondiale.
Dans le thriller mexicain "A monster with a thousand heads", une femme prête à tout pour sauver son mari malade fait front face à des sociétés d'assurance corrompues. Dans "Alias Maria", une jeune femme recrutée par une guérilla colombienne doit assurer la sécurité du bébé du commandant dans une traversée épique de la jungle.
Quant à l'orpheline "Blanka" (Philippines), elle cherche dans les rues de Manille une maman "à acheter". Le point de vue masculin n'est pas oublié, comme dans "Yo" (Mexique), portrait d'un jeune adulte à l'intellect limité qui découvre les femmes.
Le festival a connu une forte croissance au fil du temps. De 10'000 en 1993, le nombre de visiteurs est passé à 20'000 en 1998, à 30'000 en 2009 et à 40'000 l'an dernier. Les organisateurs s'attendent à une stabilisation cette année. Le budget est de 2 millions de francs.