Une cantate signée par le compositeur autrichien Wolfgang Amadeus Mozart et le musicien italien Antonio Salieri a retenti mardi à Prague après plus de deux siècles. Elle avait été longtemps considérée comme perdue et finalement découverte tout récemment.
Cette oeuvre datant de 1785 "constitue une clé pour une nouvelle compréhension de la relation entre Mozart et Salieri", a indiqué à le musicologue et compositeur allemand Timo Jouko Herrmann, à qui revient le mérite de la découverte. Les deux compositeurs étaient des "collègues qui travaillaient ensemble", a insisté M. Herrmann, alors qu'une funeste légende attribue à Salieri la responsabilité de la mort de "l'aimé de Dieu".
La cantate "Per la ricuperata salute di Offelia" a été écrite en commun par Mozart, Salieri et un certain Cornetti, sur les paroles du librettiste Lorenzo Da Ponte, pour saluer le rétablissement de la soprano anglaise Nancy Storace (1765-1817).
La composition, d'une durée d'environ quatre minutes, a été exécutée mardi par le claveciniste Lukas Vendl, lors de la présentation officielle de l'oeuvre, qui sera prochainement exposée au public.
La partition se trouvait au Musée de la musique à Prague depuis les années 1950, mais n'avait pu être correctement identifiée. Elle l'est maintenant, grâce à de nouvelles technologies, et les noms cryptés des auteurs ont été déchiffrés.
L'un des plus grands génies musicaux de tous les temps, Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), a séjourné à plusieurs reprises à Prague, les pays tchèques faisant à l'époque partie de l'empire autrichien. Le 29 octobre 1787, Prague a applaudi la première mondiale de son célèbre opéra "Don Juan", dont le livret a été écrit par Lorenzo Da Ponte (1749-1838), poète et librettiste italien.
Une rumeur, rejetée par les spécialistes, selon laquelle Salieri (1750-1825) aurait orchestré la mort de Mozart dont il jalousait le génie, est due à la nouvelle "Mozart et Salieri" du poète et romancier russe Alexandre Pouchkine (1799-1837).
Elle a été reprise d'abord par le dramaturge anglais Peter Shaffer pour sa pièce "Amadeus", puis par le réalisateur américain d'origine tchèque Milos Forman, pour son célèbre film portant le même titre.