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Gérard Depardieu en pleine quête existentielle à la Berlinale

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Perdu dans une forêt dans "The End" et sur la route des vins dans "Saint Amour", le monstre sacré du cinéma français Gérard Depardieu est à l'affiche de deux films à la Berlinale. Il était présent dimanche soir à Berlin.

Dans "The End" de Guillaume Nicloux, montré dans une section parallèle du festival, l'acteur interprète un homme qui part à la chasse avec son chien mais ne retrouve pas son chemin pour sortir du bois. Quasiment seul à l'écran pendant près d'une heure et demie, corps massif et alourdi, Gérard Depardieu avance avec difficulté, escalade péniblement des rochers, souffle et sue abondamment.

Perdant son chien puis son fusil, faisant d'étranges rencontres, son personnage entame un véritable chemin de croix, ponctué de moments de soliloque où il appelle en vain au secours.

"On a tourné très vite. J'avais énormément grossi. Et surtout ce qui était très frappant pour moi, c'est que cela correspondait à une époque où j'étais comme mon corps, c'est-à-dire qu'il n'y avait plus rien dans ma tête", a raconté l'acteur devant le public à Berlin.

Guillaume Nicloux "me faisait marcher beaucoup. C'est horrible de marcher quand est gros, qu'on est fatigué. On va vers la mort, c'est un cauchemar", a ajouté celui qui avoue que "son corps l'encombre".

Pour Guillaume Nicloux, qui veut "explorer des zones entre le documentaire et la fiction", ce film en forme de métaphore d'une "quête existentielle", qui sortira uniquement en vidéo à la demande en France, "montre une part fantasmée" de Gérard Depardieu.

"Ce qui est assez étonnant, fascinant et bouleversant, c'est que c'est quelqu'un qui a une densité exceptionnelle, et qui parvient à la diffuser en dehors du plateau", a ajouté le cinéaste de 49 ans. Pour lui, il y a chez l'acteur "quelque chose qui s'apparente à un chemin de croix douloureux, explosif mais toujours rayonnant".

Gérard Depardieu, célèbre pour son jeu instinctif, sa boulimie de travail et ses excès, est également à l'affiche d'un autre film présenté hors compétition à la Berlinale: "Saint-Amour", un "road movie" viticole de Gustave Kervern et Benoît Delépine.

Dans ce film qui mêle humour et émotion, il est Jean, un agriculteur qui décide sur un coup de tête d'emmener son fils Bruno (Benoît Poelvoorde) sur la route des vins afin de se rapprocher de lui.

L'acteur est touchant en agriculteur bourru et en père aimant qui vagabonde sur les routes avec son fils pour essayer de remettre celui-ci sur le droit chemin.

Image: 
Keystone
Mise en ligne: 
Lundi, 15 Février, 2016 - 09:35
ID: 
brf017
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