Le travail du photographe suisse Werner Bischof est exposé au Musée de l'Elysée à Lausanne dès mercredi. Des images de Suisse et d'ailleurs, des visages, des rues ou encore des paysages immortalisés par ce grand globe-trotteur curieux des gens.
"Nous voulions montrer les vies photographiques de Werner Bischof", a expliqué mardi à la presse Tatyana Franck, directrice de l'institution. "Un véritable artiste qui réinventa le portrait comme le paysage", et dont on fête le centième anniversaire de la naissance (1916-1954).
Dans un premier temps, le visiteur découvre les photographies de l'exposition "Point de vue" produite par Magnum Photos. D'abord les images les plus récentes de l'artiste comme des vues en couleur des Etats-Unis, des rues du Mexique, des images du Pérou ou encore des portraits en noir et blanc d'Indiens. "Il voulait explorer les continents", montrer d'autres réalités, raconte son fils Marco, commissaire de l'exposition.
"Il projetait d'aller jusqu'en Afrique du Sud avant de revenir à Zurich", poursuit-il avec fierté. L'artiste ne réalisera pas ce grand projet, décédé dans un accident de voiture en Amérique latine, neuf jours avant la naissance de son second fils.
Plus loin dans le musée, le visiteur peut s'arrêter devant des photographies prises en Pologne, Italie, Grèce, aux Pays-Bas ou encore en Roumanie. Sur certaines d'entre elles, on aperçoit la misère d'hommes, de femmes et d'enfants, photographiée avec pudeur et qui laisse entrevoir la fibre sociale de l'homme.
Comme son nom l'indique, la seconde exposition, "Helvetica", se concentre exclusivement sur les années helvétiques de l'artiste. Des clichés en noir et blanc de sa période de formation, de son travail en studio, des années de guerre en Suisse. Là aussi, des visages. Notamment ceux d'ouvriers immortalisés dans la série "Arbeiter" datant de 1943.
Parallèlement aux expositions sur le photographe suisse, le Musée de l'Elysée propose "Anonymats d'aujourd'hui. Petite grammaire photographique de la vie urbaine". Réalisée à partir des collections de l'institution, l'exposition mise sur pied par Pauline Martin propose de s'interroger sur la représentation de l'individu dans la ville contemporaine.