La justice polonaise a définitivement refusé l'extradition du cinéaste franco-polonais Roman Polanski aux Etats-Unis où il est accusé du viol d'une mineure en 1977. Le parquet de Cracovie a renoncé à son droit de faire appel d'une décision favorable au réalisateur.
L'analyse des motivations de la décision des juges "permet de reconnaître comme justifiée la décision du Tribunal régional de Cracovie de refuser la remise de Roman Polanski aux autorités américaines", a annoncé vendredi le parquet.
Cette décision "met un terme aux procédures judiciaires contre M. Polanski", a indiqué à l'AFP Jerzy Stachowicz, un des avocats du cinéaste.
Le tribunal de Cracovie avait rejeté le 30 octobre la demande d'extradition américaine. Dans les attendus du verdict, le juge Mazur avait estimé que des juges et des procureurs américains avaient "gravement violé les règles d'un fair trial (procès équitable)" dans cette affaire.
"Si la Pologne avait accepté la demande américaine d'extradition, elle aurait violé les droits de M. Polanski et du même coup, la Convention européenne des droits de l'Homme", avait-il estimé.
Le cinéaste avait reconnu en 1977 avoir eu une relation sexuelle avec une mineure de treize ans lors d'une séance de prises de vues à Los Angeles. Il avait passé 42 jours en prison avant d'être remis en liberté dans l'attente d'un jugement définitif.
Il a quitté les Etats-Unis l'année suivante, redoutant que le magistrat chargé du dossier ne revienne sur l'accord passé à l'époque et ne le condamne à plusieurs années de prison.
En 2009, il a été arrêté à Zurich sur mandat d'arrêt des Etats-Unis et placé en résidence surveillée. Il a été libéré l'année suivante après la décision des autorités helvétiques de ne pas l'extrader. Les Etats-Unis ont ensuite demandé son arrestation à la Pologne après une apparition du réalisateur à Varsovie en 2014.