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La critique de Stéphane Gobbo, cinéma: Fabrice luchini en magistrat amoureux

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Jeudi, 19 Novembre, 2015 - 05:55

Président de la cour des assises d’une ville du nord de la France, Michel Racine dirige un procès sensible: une femme accuse son mari d’avoir tué à coups de pied leur fillette de 7 mois. Racine est grippé, plus irascible que jamais, autant la partie civile que l’avocat de la défense le redoutent un peu plus que de coutume. Christian Vincent, auteur il y a trois ans d’un très fade Saveurs du palais, retrouve pour L’hermine Fabrice Luchini, qu’il avait dirigé il y a un quart de siècle dans son premier long métrage, La discrète. Dans le rôle de ce président redouté et que l’on devine peu à l’aise avec les autres en dehors de sa fonction, il est excellent, et ce n’est pas une surprise – ce rôle lui a d’ailleurs valu le Prix d’interprétation masculine à la dernière Mostra de Venise.

Au sein du jury populaire qui va devoir décider de la culpabilité ou de l’innocence de l’accusé, voilà que Racine retrouve une femme qu’il a aimée, alors qu’on le pensait incapable de tels sentiments. Et le film, sombre dans ce qu’il dit des laissés-pour-compte d’une société gangrenée par le chômage, de discrètement flirter avec la comédie de remariage, comme un petit adagio dans un requiem.

Christian Vincent a décidé de faire de L’hermine (référence au col d’hermine de la robe que portent les présidents de cour d’assises) un quasi-huis clos, se contentant pour l’essentiel de filmer dans la cour d’assises – et ses salles annexes – et le petit hôtel où réside Racine, fraîchement séparé. De ce choix résulte une vraie tension, tant dans les séquences de procès que dans les face-à-face entre le magistrat et la jurée. Ces allers et retours constants entre un récit judiciaire et une romance, entre une histoire de mort et une d’amour ancrent le film dans le réel, lui donnant une dimension documentaire, tant on sent que ce que Vincent montre de la cour d’assises est issu d’un long travail d’observation et de documentation. Luchini n’en fait par ailleurs jamais trop, ce qui laisse beaucoup de place aux seconds rôles pour exister.

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JEROME PREBOIS / JMH
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