Auberjonois, Muret, Ramuz et Stravinsky sont les hôtes de la Fondation Pierre Arnaud à Lens (VS) jusqu'au 6 décembre 2015. Leurs oeuvres se déploient dans une exposition, un spectacle et un livre.
Lens peut s'enorgueillir d'avoir compté parmi ses hôtes, au début du siècle dernier, les peintres Albert Muret, René Auberjonois, l'écrivain Charles Ferdinand Ramuz et le compositeur Igor Stravinsky. La Fondation Arnaud, établie dans le village valaisan, les met à l'honneur dans une une espèce de triptyque intitulée "Le diable, la plume et le pinceau".
Premier volet, une exposition. L'accrochage confronte une soixantaine de toiles des deux peintres suisses, sous l'oeil de leur compatriote Charles-Ferdinand Ramuz.
"Alors que le Valais du premier est composé de prisons, de rues quasi désertes, celui de Muret est proche des thématiques récurrentes des peintes de l'Ecole de Savièse: scènes campagnardes, cérémonies religieuses, vie quotidienne", indique la fondation dans un communiqué.
Quand les deux artistes peignent le même sujet, le contraste est fort: "à la procession funéraire sous un ciel de plomb d'Auberjonois, Muret oppose des tombes décorées et fleuries que le soleil baigne de douceur et de sérénité".
Deux visions très différentes, donc, mais complémentaires, souligne la fondation. "Elle montre à quel point l'écriture de Ramuz se situe à l'intersection de ces deux attitudes antagonistes" puisque l'écrivain suisse "observe son pays à la manière d'Auberjonois, mais la raconte dans un style qui rappelle la peinture de Muret".
Deuxième volet, le spectacle. Il s'agit de L'histoire du soldat, dont la musique est signée par le compositeur russe Stravinsky, le livret par Ramuz et les décors par Auberjonois.
A la Fondation Arnaud, L'histoire du soldat est mise en scène par Julie Beauvais. "Elle a choisi d'en moderniser la forme et d'inviter le spectateur à déambuler dans un espace réinventé pour l'occasion". L'orchestre de chambre du Valais est dirigé par Michael Wendeberg et le parcours du soldat est incarné par le danseur Louis-Clément Da Costa.
Le dernier volet de la programmation est un livre édité par l'association Les amis de Muret. Il retrace notamment "les liens que ces artistes ont entretenu les uns avec les autres".