Le 70e festival de cinéma de Venise a créé la surprise en décernant le Lion d'or au documentaire de l'Italien Gianfranco Rosi, "Sacro Gra". Ce film se penche sur les personnages hauts en couleur vivant près du boulevard périphérique romain. Deux coproductions suisses figurent aussi au palmarès.
Le meilleur prix d'interprétation féminine a ainsi été remis à l'Italienne Elena Cotta, pour "Via Castellana Bandiera", premier long-métrage de la réalisatrice sicilienne Emma Dante. Cette coproduction italienne, suisse et française parle de la violence au féminin, . La Mostra a aussi récompensé avec le Prix spécial du Jury le film de l'Allemand Philip Gröning pour "La femme du policier" - une autre coproduction helvétique.
Lors de la remise des prix, Gianfranco Rosi a dédié sa victoire "aux personnages qui m'ont laissé entrer dans leurs vies. Certains en sont devenus des protagonistes sans le savoir", a déclaré ce cinéaste bourlingueur formé aux Etats-Unis.
Très ému, il a remercié le "maestro" Bernardo Bertolucci, président du 70e jury de la Mostra pour avoir eu le courage de primer un documentaire, pour la première fois à Venise. Il s'agit aussi de la première victoire italienne depuis 1998 ("Cosi ridevano" de Gianni Amelio).
"Tout le jury a ressenti la force poétique du film. C'est bien qu'un festival comme Venise fasse de la place aux documentaires qui étaient un peu mis de côté jusque là", a commenté Bertolucci.
Miss Violence
Le Grand Prix du Jury a été remis au Chinois Tsai Ming-Liang pour "Jiaoyou" (Chiens errants). Il raconte l'histoire d'un père sans logis et de ses deux enfants contraints d'errer dans les rues de Taipei (Taïwan).
"Miss Violence" du Grec Alexandros Avranas a obtenu le Lion d'Argent pour la meilleure mise en scène. Il présente l'histoire d'une famille modeste apparemment sans histoires, où le drame éclate avec le suicide d'une petite fille de onze ans.
Ce film grec a fait le plein de récompenses obtenant aussi le prix du meilleur acteur pour Themis Panou, qui campe un terrible personnage de grand-père abuseur.