Alain Berset a salué le travail du Centre culture suisse de Paris (CCS) qui a célébré vendredi ses 30 ans. Ces trois décennies ont été "consacrées à la promotion de nos artistes et à l'entretien d'une diplomatie culturelle de qualité", a dit le conseiller fédéral.
Dans un discours prononcé lors de l'inauguration du projet PerformanceProcess, il a évoqué l'importance de la France pour les Suisses et plus particulièrement les Suisses romands, "question de langue, bien sûr, mais avant tout de culture".
"L'intensité des échanges culturels entre nos deux pays est telle que l'on finit honnêtement par ne plus s'y retrouver", a enchaîné M. Berset, selon la version écrite de son discours. Et le conseiller fédéral de citer Jean-Luc Godard ou encore Maurice Béjart.
Selon lui, ces exemples attestent de la proximité culturelle des deux pays. Alain Berset a conclu son discours sur la nature harmonieuse des relations entre la Suisse et la France "à l'entretien desquelles participe activement ce centre culturel".
Au cours des 30 années que l'institution culturelle dépendante de Pro Helvetia a vécues, la programmation a évolué avec les directeurs, puisqu'ils disposent d'une liberté totale en la matière.
Les deux co-directeurs, Jean-Paul Felley et Olivier Kaeser, ont "un profil d'historiens de l'art. Nous avons poursuivi l'axe très fort d'art contemporain instauré par notre prédécesseur, Michel Ritter, mais fait le choix de tout programmer nous-mêmes", a expliqué M. Kaeser à l'ats.
Malgré cela, le centre a gardé son rôle de tremplin, qu'il revendique. "Les curateurs sont, par exemple, beaucoup informés (sur les créations et artistes suisses) par le centre." Exposer au CCS peut être déclencheur dans le parcours d'un artiste, affirme l'historien de l'art.
Même les expositions les plus controversées, comme celle de Thomas Hirschhorn en 2004, qui a fait scandale, ont un fort impact. "Même si Pro Helvetia a été sanctionné, cette exposition a fait une publicité gigantesque. Nous avons même eu un relais dans le New York Times, et ça c'est rarissime." C'est aussi celle qui a amené le plus de monde, avec ses 30'000 visiteurs.
D'autres projets "sont plus difficiles à faire passer", indique le codirecteur. "C'est une question de mentalité. L'esprit du travail de certains artistes suisses allemands a parfois de la peine à passer auprès du public français", déplore M. Kaeser.
Le centre garde comme but ultime de développer une programmation dans l'excellence et ainsi renforcer son identité comme "lieu de qualité et de confiance", selon le directeur.