Sion, Tibor Varga: ces mots évoquaient un conte dans la tête du jeune violoniste ukrainien parti étudier à Moscou… Des années plus tard, en 2012, Pavel Vernikov, concertiste et enseignant à la Musikhoch-schule de Vienne et à Fiesole, est appelé à rejoindre l’équipe des professeurs de l’HEMU sur le site mythique de Sion. A peine arrivé, il est contacté par le festival lui demandant d’en reprendre les rênes: «J’ai dit non… Pas question… Mais le vin valaisan et la détermination de mes interlocuteurs ont été redoutables!»
Dans un français inventif, Pavel Vernikov, aujourd’hui ravi, admet avoir passé deux nuits sans dormir et trois jours au téléphone afin de livrer – tempo endiablé – une édition 2013 mieux que solide! Deux ans plus tard, l’aventure se poursuit sur un rythme de préparatifs plus serein. Le credo du directeur artistique? «Donner au festival une fraîcheur et une identité forte à laquelle les meilleurs musiciens voudront adhérer. Partir d’un projet qui les fédère plutôt que bâtir sur la seule présence de leurs noms. Pas de festival-autoroute: un festival dont chaque concert est «cuisiné» avec soin et en collaboration.»
L’un n’empêche pas l’autre: l’affiche 2015 accueille Fabio Biondi et Europa Galante, Janine Jansen, les sœurs Labèque, Julian Rachlin… et Pavel Vernikov fait venir (une folie!) Snow Symphony, spectacle musical et visuel qui tourne dans le monde entier et associe le clown Slava Polunin, le violoniste Gidon Kremer et sa Kremerata Baltica. Gidon Kremer reste d’ailleurs, le temps d’un concert surprise. En pouvant compter sur des amis qui, comme lui, pensent leurs programmes avec autant de soin et de créativité qu’ils l’interprètent, Pavel Vernikov offre des événements sérieux autant que festifs, conscient qu’une soirée opérette ou une «Aïda Digest», version comédiens du Brass Quintett, «exigent au préalable travail, goût et sérieux». L’affiche sédunoise est colorée.
Sion, cathédrale, Ferme-Asile, Théâtre de Valère et autres lieux. Du ve 14 au di 30. www.sion-festival.ch
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