Des arrêts de travail à répétition sur les sites culturels les plus prestigieux de l'Italie et le délabrement des infrastructures à Rome ont provoqué la colère des autorités. Elles s'inquiètent des dégâts infligés à l'image du pays, en pleine saison touristique.
"Il me vient une rage que l'on n'arrive pas à contenir quand je vois ce qui s'est passé à Pompei", a réagi samedi le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi. Des centaines de touristes sont restés bloqués vendredi pendant plus de deux heures aux portes du site archéologique le plus célèbre d'Italie, en raison de la convocation sans préavis d'une assemblée du personnel.
Le même jour, et pour les mêmes raisons, des touristes se sont retrouvés immobiles devant les grilles de la Galerie Borghese à Rome, l'un des musées les plus visités de la capitale. Jeudi, ce sont les touristes se préparant à visiter le Colisée, emblème de la ville éternelle, qui sont restés quelques heures à l'entrée, en raison de la convocation inopinée d'une assemblée du personnel.
"Celui qui se comporte ainsi fait du mal aux syndicats, aux droits des travailleurs, mais surtout il fait du mal à son propre pays", a réagi le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini, dénonçant les "dommages incalculables" infligés à l'image de l'Italie. Sans parler de ceux provoqués par une grève lancée vendredi par un des syndicats de la compagnie aérienne Alitalia, un jour de grands départs. Le mouvement est toutefois resté limité et, selon Alitalia, plus de 85% des vols ont finalement pu être assurés.
Le tourisme représente pourtant plus de 10% du Produit intérieur brut (PIB) italien et plus de 11% de l'emploi, selon les chiffres de l'an dernier recueillis par l'Agence nationale du tourisme (Enit). L'Italie affiche également de grandes ambitions dans le secteur culturel dont elle veut faire un des axes de son développement. "La culture est la clé de notre avenir", a rappelé samedi M. Renzi.
L'Italie dispose du plus grand patrimoine culturel dans le monde, de milliers de kilomètres de côtes, de dizaines de cités d'art et d'un climat méditerranéen enviable. Pourtant, elle n'occupe que la cinquième place dans la liste des pays les plus visités dans le monde, loin derrière la France et l'Espagne, ses deux principaux concurrents en Europe.
L'Italie souffre de retards dans ses infrastructures touristiques mais aussi de transport, particulièrement à Rome où la situation frôle souvent le chaos.
Le maire de Rome, Ignazio Marino, s'est excusé vendredi lors d'une conférence de presse, auprès des Romains et des touristes étrangers pour le mauvais fonctionnement des transports publics dans sa ville. Retards constants, trains qui s'arrêtent pour des problèmes techniques, bus qui n'arrivent jamais: la liste est longue des récriminations des Romains à l'encontre de l'Atac, la régie des transports de la ville.
M. Marino, particulièrement détesté par une grande partie de habitants de la capitale pour sa supposée inaction, a réclamé la démission de son adjoint aux transports, le renouvellement des dirigeants de l'Atac et envisagé la privatisation de certaines lignes pour améliorer le service.