Au-delà des jeux de mots faciles que l’on peut faire autour de son nom, il est impossible de nier que Kate Tempest apporte un souffle nouveau au hip-hop. Anglaise de 29 ans aux boucles d’or et à l’accent fleuri, la jeune femme détonne – mais quel bien ça fait – dans un univers toujours massivement dominé par les mecs, et de facto encore plombé par un machisme diffus.
Férue de poésie et de littérature, la Londonienne commence à rapper très jeune, avant de fonder le collectif Sound of Rum, qui la verra tourner dans le monde entier. Dans la foulée, elle publie un recueil de poèmes, travaille pour le théâtre et monte une pièce basée sur le spoken word. Publié par le label Big Dada, nommé au très convoité Mercury Prize, son premier album solo, Everybody Down, est sorti l’an dernier sous un déluge de critiques enthousiastes.
La grande force de Kate Tempest, ce sont forcément ses textes, à l’indéniable dimension littéraire – elle cite Woolf, Beckett et Joyce parmi ses influences –, même si pour l’auditeur francophone il est difficile d’en saisir la subtilité sans les lire. Musicalement, l’Anglaise propose un hip-hop très mélodique, n’hésitant pas à emprunter au rock et à l’ambient, qui n’est pas sans rappeler ce qu’a pu créer son compatriote Mike Skinner, alias The Streets. Kate Tempest connaît cependant ses classiques et propose aussi quelques épatants morceaux «old school».
Paléo Festival, Le Détour. Le 25 juillet à 0 h 30. www.paleo.ch