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Mort d'un des maîtres de la littérature américaine

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L'écrivain américain James Salter est décédé vendredi à l'âge de 90 ans, a indiqué samedi son éditeur français. S'il a écrit peu de livres, son oeuvre est toutefois d'une telle incandescence qu'il était considéré comme l'un des maîtres de la littérature américaine.

L'écrivain, qui vivait à Bridgehampton (Etat de New York), est décédé en faisant "une séance de gymnastique", a précisé Olivier Cohen, patron des éditions de l'Olivier. Il confirmait des informations des médias américains.

Les éditions de L'Olivier viennent d'ailleurs de publier la traduction française du tout premier roman de James Salter, "Pour la gloire", paru sous le titre "The Hunters" en 1956 aux Etats-Unis. Dans ce livre très autobiographique, Salter, ancien pilote de l'US Air Force, raconte le quotidien des pilotes de chasse pendant la guerre de Corée.

Né le 10 juin 1925 à New York sous le nom de James Horowitz, il s'était formé à la prestigieuse académie militaire de West Point et avait intégré le Pentagone après la guerre. Affecté en France, il avait alors commencé à écrire.

Il s'y était consacré totalement en démissionnant de l'armée après la publication de son premier roman, qui a été porté à l'écran en 1958 par Dick Powell, avec Robert Mitchum (sous le titre "Flammes sur l'Asie"). "L'idée d'être écrivain est de faire du grand amoncellement des jours quelque chose qui durerait", dit-il à cette époque. C'est donc tout décidé: il sera écrivain.

En 1967, son troisième roman, "Un sport et un passe-temps", dont l'intrigue se déroule en France, le fait connaître à l'étranger. Suivent "Un bonheur parfait", "L'Homme des hautes solitudes" et un recueil de nouvelles, "American Express", prix PEN/Faulkner en 1988.

Distingué pour l'ensemble de son oeuvre par l'Académie américaine des Arts et des Lettres, James Salter a publié son autobiographie, "Une vie à brûler", en 1998.

Son dernier roman, "Et rien d'autre", paru en 2014, évoquait de nouveau le souvenir de la guerre, mais aussi la quête de l'amour parfait, le désenchantement, la gloire et son insignifiance. Acclamé dans le monde entier, ce roman avait été élu en septembre 2014 "livre étranger préféré des libraires" français.

De sa vie de militaire de carrière, il gardera une certaine élégance. Son style aussi porte la trace de ce passé rigoureux. Il est sans fioritures. Les adjectifs sont toujours justes. Les mots scintillent. "Avec ses phrases aiguisées, son regard perçant sur la fragilité et l'occasionnelle insensibilité humaine, il est l'un des plus fins stylistes d'aujourd'hui", selon l'écrivain Richard Ford.

A côté de ses romans, James Salter a donc aussi écrit des nouvelles où l'on retrouve le même sens du détail grâce toujours à la recherche du mot juste et à une économie de moyens stupéfiante. "C'était un écrivain dont le style était proche de la perfection", dit son éditeur français, Olivier Cohen.

Toute une génération de romanciers dont Jim Harrison, Richard Ford, John Irving et Bret Easton Ellis, dont les genres sont si différents, portaient James Salter aux nues.

Dans son dernier roman, "Et rien d'autre" (2014), où il évoquait de nouveau le souvenir de la guerre, James Salter livrait le secret de son oeuvre. "Il arrive un moment où vous savez que tout n'est qu'un rêve, et que seules les choses qu'a su préserver l'écriture ont des chances d'être vraies", écrivait-il.

Image: 
Keystone
Mise en ligne: 
Samedi, 20 Juin, 2015 - 15:31
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brf018
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