La Fondation de l'Hermitage, à Lausanne, consacre une rétrospective à Marius Borgeaud. Le Vaudois de Paris, peintre des intérieurs bretons, fait dialoguer lumière et couleur pour révéler des espaces à la fois familiers et irréels. L'exposition est à voir dès jeudi.
Le va-et-vient entre paysages et intérieurs constitue le fil conducteur de l'exposition. Les différentes salles révèlent les thèmes préférés du peintre, comme les paysages fluviaux de Seine-et-Marne, les natures mortes, les scènes de la vie bretonne et surtout les intérieurs. Ces tableaux voisinent avec des oeuvres de ses contemporains comme Félix Vallotton ou Alfred Sisley.
Entré tardivement en peinture, vers 40 ans après avoir dilapidé l'héritage paternel, Marius Borgeaud (1861-1924) est un artiste singulier. Durant sa carrière, il s'est inspiré de divers modèles; d'abord l'oeuvre de Camille Pissarro et des impressionnistes, puis la peinture de Félix Vallotton ou du Douanier Rousseau.
Jusqu'au 28 octobre, l'exposition réunit une centaine d'oeuvres de Borgeaud, un des acteurs majeurs de la création artistique suisse du début du XXe siècle. Son style réaliste, parfois proche de l’art naïf, s’oriente peu à peu vers un art plus dépouillé et synthétique. Né à Lausanne, il vit entre la Bretagne et Paris, où il expose dès 1904. Il meurt en 1924, laissant derrière lui plus de 300 tableaux.
Une part essentielle de son œuvre est formée de scènes intimes, mystérieuses, animées par des objets quotidiens, des figures souvent immobiles ou pensives, des chiens et des chats qui semblent à l’écoute de cette vie silencieuse. Grâce à des documents de travail, des archives et un film, l'exposition permettra de se glisser dans l'intimité de l'atelier de l'artiste.