L'artiste contemporain franco-algérien Kader Attia expose dès ce vendredi, et jusqu'au 30 août, au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. Dans l'exposition "Les blessures sont là", présentée en première suisse, il aborde notamment la question de la réparation.
Depuis une vingtaine d'années, l'artiste de renommée internationale, né en 1970 à Dugny (F), s'intéresse au concept de réparer dans sa double acceptation: un objet, une blessure, indique le musée lausannois.
Parmi les différentes oeuvres exposées au mcb-a, et réalisées ces dix dernières années, le visiteur peut ainsi découvrir "Artificial Nature". Des prothèses de jambes datant des deux guerres mondiales, posées sur le sol en forme de rosace. Elles font écho à des bustes en marbre blanc représentant des visages défigurés et "réparés".
L'artiste travaille sur différents supports. La vidéo, les sculptures ou encore la photographie. Une des salles de l'exposition regroupe d'ailleurs plusieurs de ses images et des collages.
Avec le collage "Modern Architecture Genealogy", il reste dans le thème de la réparation. Pose la question du corps et confronte des images architecturales et des photographies de transsexuelles. Des corps qui cherchent réparation de leur assignation sexuelle initiale juxtaposés avec une architecture utopique, explique la commissaire de l'exposition dans le dossier.
Par le biais de l'architecture, justement, du corps humain, de l'histoire et de la culture, Kader Attia se penche aussi sur la question des relations entre la pensée occidentale et extra-occidentale, poursuit le dossier.
Une thématique qui le touche directement puisque l'homme, qui travaille entre Berlin et Alger, a grandi entre la France et l'Algérie, puis a passé des années au Venezuela et au Congo. Plus largement, la question de l'identité est aussi très présente dans son oeuvre.
