Première montée des marches, défilé de stars en robes somptueuses, limousines aux vitres teintées: le grand show du festival de Cannes, événement mondial à la gloire du 7e art, s'est ouvert mercredi par un hommage aux femmes et aux actrices.
"La femme, l'actrice, est le symbole de l'amour sur lequel tout entier repose le cinéma", a déclaré le maître de cérémonie Lambert Wilson. "A l'heure où certains, et je dis bien certains, voudraient la cacher, la bâillonner, la tenir dans l'ombre, la rendre captive, la violer, la mutiler, la vendre comme une marchandise, le cinéma, lui, la met en lumière, la révèle, la révèle...", a ajouté l'acteur.
Isabella Rossellini, Naomi Watts, Emmanuelle Devos, Guillaume Gallienne, Emmanuelle Béart, entre autres, avaient auparavant inauguré le tapis rouge face aux milliers d'anonymes.
Lambert Wilson a accueilli les membres du jury sur scène, en particulier les frères Coen, co-présidents, l'un en noeud papillon, l'autre en cravate noire. "En ces temps de crise, deux présidents, le festival peut-il se le permettre?", a-t-il plaisanté.
"Deux présidents, ce sont deux suites dans un palace, deux chauffeurs, deux voitures officielles, deux parts de homard, je ne sais combien de kilos de viennoiseries au petit déjeuner (...) Et comment va s'opérer le décompte des voix? Le président traditionnellement a deux voix, là ça en fait quatre", a-t-il dit.
Dix-neuf films sont en compétition pour décrocher la célèbre Palme d'Or, qui sera décernée le 24 mai. "Je ne crois pas que nous soyons des critiques de cinéma exactement. Nous sommes ici pour trouver un consensus", a déclaré mercredi lors d'une conférence de presse, le réalisateur américain Joel Coen.
C'est au film de la Française Emmanuelle Bercot, "La Tête haute", que revient le privilège d'ouvrir le festival, hors compétition. Toute l'équipe du film a foulé le tapis rouge du Palais des Festivals, dont Catherine Deneuve, en robe noire et fuchsia, qui interprète une juge pour enfants dans ce film qui suit le parcours d'un jeune délinquant.
Présence inattendue, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a elle aussi monté les marches pour voir ce long métrage consacré à la justice des mineurs. "Lorsqu'un de nos enfants vacille nous devons être là pour le rattraper, pour l'aider à se relever", a-t-elle dit.
Ce film est "une réponse à une année assez difficile qu'on a connue en Europe et surtout en France", avait auparavant déclaré Catherine Deneuve, lors de la conférence de presse du film.
Avec cinq longs métrages en course pour la Palme d'Or, et un quart des films toutes sections confondues, Cannes déroulera cette année le tapis rouge au cinéma français.