Friedrich Dürrenmatt a vécu près de quarante ans à Neuchâtel et y a réalisé la majeure partie de son oeuvre littéraire et picturale. Dès dimanche et jusqu'au 6 septembre, une exposition met en relief les rapports entre l'écrivain bernois et sa ville d'adoption.
Le vernissage a lieu samedi au Centre Dürrenmatt à Neuchâtel. Au travers de photos, dessins, peintures, vidéos, documents sonores et objets, le visiteur a un aperçu de la vie de l'artiste à Neuchâtel, des amitiés qu'il y a nouées et des lieux qui l'ont inspiré.
Friedrich Dürrenmatt (1921-1990) s'est installé à Neuchâtel avec sa famille en 1952. Il était encore en début de carrière et a emprunté de l'argent auprès de son entourage pour acheter sa maison.
Il habitait au calme dans les hauteurs de la ville, à la lisière de la forêt. Il y a écrit des pièces et des romans au succès international, à l'instar de "La visite de la vieille dame".
Le lecteur peut reconnaître des références locales dans son oeuvre, par exemple des villes qui ressemblent à Neuchâtel par certains aspects. Et l'asile dans "Les physiciens" ainsi que la clinique de "La promesse" sont inspirés par la clinique psychiatrique de Préfargier (NE).
Reste que l'auteur admettait tenir Neuchâtel "à distance polie". "Elle ne m'est jamais devenue familière", disait-il. Il fréquentait bien quelques bistrots fétiches dans les premières années, mais ses incursions en ville sont devenues plus rares par la suite.
"Mon travail s'est glissé de manière toujours plus inexorable entre la ville et moi. Je ne la perçois plus. Non que je la méprise, mais je me protège. Et pas d'elle seulement", expliquait-il dans l'un des extraits sonores à disposition dans l'expo.
L'homme préférait se balader en forêt et y laisser son esprit vagabonder. Il recevait chez lui ses amis, parmi lesquels Max Frisch et Henri Miller. Mais il a aussi noué des liens avec des habitants de Neuchâtel, dont le physicien et philosophe Samuel Gagnebin, ou encore l'aubergiste et collectionneur d'art Hans Liechti.
Ce dernier a joué un rôle important pour l'oeuvre picturale de Dürrenmatt. Il a acheté beaucoup de ses oeuvres, et l'a encouragé à faire connaître son travail de peintre alors que l'écrivain y était réticent.
