"Timbuktu", qui décrit la vie dans le nord du Mali sous le règne des djihadistes, a récolté un tonnerre d'applaudissements jeudi soir au Fespaco de Ouagadougou. Le festival burkinabè a été placé sous haute protection du fait de la diffusion de ce film vedette.
"Pour moi, cette projection est une victoire en soi. C'est mon palmarès", a réagi son réalisateur venu présenter son oeuvre dans la capitale du Burkina Faso. Abderrahmane Sissako a dit n'avoir "jamais été aussi ému et bouleversé".
"Timbuktu""a fait le tour du monde, mais regardez l'accueil ici. A travers le Fespaco, c'est comme si toute l'Afrique regardait ce film", s'est-il encore écrié devant la presse. Le cinéaste mauritanien était protégé par des éléments anti-terroristes de la garde républicaine.
La fiction a attiré les foules jeudi. Nombre de spectateurs, venus plusieurs heures avant la projection et parfois de loin, n'ont pu entrer dans la salle, surveillée par une trentaine de policiers.
Patrouilles aux abords de la manifestation, fouille minutieuse des spectateurs, portiques détectant les métaux: le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), pour sa 24e édition, s'est dès lors vu doter d'un dispositif de sécurité inédit.
Mais "le public ne doit pas avoir peur de venir. Je demande aux gens de venir massivement aux prochaines projections", a lancé Binta Gadiaga, une Burkinabè de 49 ans, qui a salué "une grande oeuvre", "un film grandiose et sublime".
Le président Michel Kafando, qui avait apporté son soutien à la diffusion du film, n'était finalement pas dans la salle pour la visionner. "Timbuktu" raconte la vie quotidienne dans le nord du Mali sous la coupe des djihadistes qui l'ont contrôlé plusieurs mois entre 2012 et 2013.