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Bradley Cooper, il a les yeux revolver

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Jeudi, 12 Février, 2015 - 05:59

Critique.Dans la peau du plus redoutable tireur d’élite de l’histoire militaire américaine, l’acteur livre une grande performance. «American Sniper» lui vaut sa troisième nomination aux oscars.

Il a les yeux bleu azur et le regard qui tue. En 2011, il a été élu mâle vivant le plus sexy par le magazine People, tandis que l’édition britannique de GQ en faisait son homme de l’année. Et voici que, grâce au tireur d’élite qu’il incarne devant la caméra du grand Clint Eastwood dans American Sniper, il vient d’obtenir sa troisième nomination, en trois ans, aux oscars. Tout réussi à Bradley Cooper, et pourtant ce n’était pas gagné.

Avant de trouver ce qu’on appelle communément le rôle d’une vie, l’acteur, né à Philadelphie voici tout juste quarante ans, n’était pas de ceux qu’on voyait un jour entrer par la grande porte dans la légende hollywoodienne. Même s’il n’en est pas encore là – et que pour être sacré meilleur acteur il devra glaner plus de suffrages que Benedict Cumberbatch (Imitation Game), Steve Carell (Foxcatcher), Michael Keaton (Birdman) et Eddie Redmayne (Une merveilleuse histoire du temps) – on ne peut pas dire que le succès de la potache trilogie Very Bad Trip, qui l’a révélé au grand public, en avait fait un nom à suivre. Mais l’Américain a du flair et, après deux films sous la direction de David O. Russell (Happiness Therapy et American Bluff), il a décidé de produire lui-même American Sniper, que devait à l’origine réaliser Steven Spielberg, avant qu’il ne cède sa place à Clint Eastwood.

Régime à 5000 calories
On aurait pu le parier: l’un des premiers plans du film montre Chris Kyle, le plus performant tireur d’élite qu’ait connu l’armée étasunienne, en train de viser une cible potentielle. En l’occurrence une femme et son fils, qui semblent menacer un convoi américain. Doit-il tirer? Deux civils mais possibles ennemis contre plusieurs soldats et amis. Les yeux de Bradley Cooper se voilent. On sent le doute, la peur, l’incertitude. On était sûr qu’Eastwood allait exploiter le regard de son acteur, ce qu’il fait magnifiquement tout au long du film. Lors des nombreux allers et retours que fera Kyle entre l’Irak et les Etats-Unis, entre ses frères d’armes et sa famille, c’est souvent par le regard, par les yeux, qu’il exprimera ses états d’âme. A travers son corps, aussi, mais très peu avec les mots, American Sniper étant plutôt économe en dialogues.

Pour le rôle, Bradley Cooper a pris près de vingt kilos. Musculation intensive, régime à 5000 calories par jour, il a beaucoup donné de sa personne, devenant ainsi, aux côtés de Christian Bale et de Matthew McConaughey, un performeur autant qu’un acteur. Régime inverse après le tournage pour perdre cette masse et atteindre une certaine maigreur: pour sa troisième apparition sur les planches, à Broadway et prochainement à Londres, l’Américain s’est glissé dans la peau de John Merrick, alias Elephant Man. Une consécration pour celui qui dit avoir eu la certitude de vouloir devenir acteur en découvrant à 12 ans le film de David Lynch. Il est diplômé, comme James Dean, Marlon Brando et Robert De Niro, de l’Actors Studio, et cela se voit.

«Je vois en lui beaucoup du jeune homme que j’étais», a commenté Eastwood. Et Bradley Cooper d’avouer des envies de réalisation… Lorsque, en 1999, il apparaissait furtivement dans la série Sex and the City, avant qu’il ne sombre dans la drogue et l’alcool au point d’envisager le suicide, personne n’aurait parié que ce beau gosse aux origines italo-irlandaises et qui a grandi dans le confort allait jouer dans la cour des grands. ■

«American Sniper». De Clint Eastwood. Avec Bradley Cooper et Sienna Miller. Etats-Unis, 2 h 12. Sortie le 18 février.

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