Six ans de travail et 50 peintures d'une valeur dépassant 2 milliards de francs: avec son exposition "Paul Gauguin", à voir jusqu'au 28 juin, la Fondation Beyeler promet "un des sommets culturels européens de l'année". L'institution de Riehen (BS), déjà le musée d'art le plus fréquenté de Suisse, s'attend à un record de visiteurs.
Jamais encore une exposition n'avait demandé autant de travail à l'équipe de la Fondation Beyeler, pourtant réputée pour ses présentations de haut vol. Les oeuvres exposées proviennent de treize pays dont la Russie, les Etats-Unis ou la Norvège, indique le musée vendredi.
Au coeur de l'exposition se trouvent les incontournables tableaux que Paul Gauguin (1848-1903) a réalisés à Tahiti. Parmi ceux-ci, le fameux "Nafea faa ipoipo" ("Quand te maries-tu?"), que la famille bâloise Staechelin a récemment vendu, selon les rumeurs, au Qatar pour une somme record de 300 millions de dollars.
Alors que l'exposition fait l'impasse sur la phase impressionniste précoce, elle montre les oeuvres "visionnaires et spirituelles" créées en Bretagne comme préambule à la période polynésienne. L'exposition est complétée par des autoportraits et des sculptures inspirées de l'art des mers du sud.
Pour la première fois, le musée a mis en place une salle multimédia. Les visiteurs pourront y découvrir la biographie à rebondissements du célèbre peintre français.
Paul Gauguin a d'abord été marin et courtier en bourse avant d'entamer une vie de bohème et de marginal. Au travers de sa peinture, il voulait célébrer l'authenticité des cultures exotiques.
Dans son récit "Noa Noa", Gauguin raconte qu'il a voyagé 63 jours pour arriver en Polynésie. Il s'installe à Tahiti avant de partir pour les Iles Marquises. C'est là qu'il meurt à l'âge de 54 ans.