Le Centre national du cinéma a décidé de conditionner son aide aux films français au montant des rémunérations des acteurs, réalisateurs et scénaristes afin d'encadrer les cachets des stars françaises, révèle le journal "Les Echos". Une résolution a été adoptée en ce sens vendredi dernier par le conseil d'administration du CNC.
Concrètement, si la rémunération fixe d'une vedette dépasse d'un certain pourcentage le coût de production du film, le producteur ne pourra disposer des aides du CNC. Pour les films d'un budget compris entre 7 et 10 millions d'euros, la rémunération maximale ne pourra pas dépasser 5% du devis. Pour les budgets supérieurs, la rémunération maximale est fixée à 990'000 euros.
Cette mesure vise à lutter contre l'inflation des cachets des stars françaises observée depuis 2010, souligne le rapport remis au début de l'année par René Bonnell sur le financement du cinéma français.
Le producteur Vincent Maraval, l'un des fondateurs de la société de distribution de films Wild Bunch, avait ouvert le débat en 2012 dans une tribune virulente dans "Le Monde" intitulée "Les acteurs français sont trop payés !".
Il dénonçait notamment les rémunérations de Dany Boon, recordman du nombre d'entrées pour un film français avec "Bienvenue chez les Ch'tis" (plus de 20 millions d'entrées). "Le fameux système d'aide du cinéma français ne profite qu'à une minorité de parvenus", écrivait-il.
Le système de financement du cinéma français, unique au monde, combine l'avance sur recettes, les aides régionales, aux obligations de financement des chaînes de télévision. Le CNC prélève 10,7% du prix de chaque billet d'entrée et redistribue cet argent en cofinançant des films, dont les films d'auteur en mal de budget.
La direction de la concurrence de la Commission européenne y voit une subvention indirecte aux industries techniques.