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Christina Oiticica: le Brésil au cœur

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Jeudi, 4 Décembre, 2014 - 05:49

Elle était la femme de Paolo Coelho bien avant que l’écrivain brésilien ne marche vers Compostelle, n’écrive L’alchimiste et devienne mondialement célèbre. Du coup, Christina Oiticica, née à Rio de Janeiro en 1951, peut se contenter d’être elle-même, une artiste peintre à la créativité fourmillante, sensuelle et originale, sans jouer à la femme de. Bien lui en prend. Héritière des mouvements artistiques expérimentaux qui fleurissaient à Rio dans les années 70, Christina Oiticica expose depuis plus de vingt ans. Au début des années 2000, en artiste archéologue, elle développe une technique créative bien à elle, à mi-chemin entre la performance, l’éco art et le land art, dont on peut voir le résultat dans une très belle exposition solo à l’Espace L, à Genève. Elle commence par intégrer des éléments organiques à ses œuvres, feuilles ou boue, puis enfouit ses toiles une fois peintes lors de rituels solitaires ou collectifs dans le sol des Pyrénées, du Brésil, de la campagne genevoise ou des collines autour d’Assise, les laissant de longues semaines ou mois durant en butte aux éléments – vent, pluie, gel – avant de les ressusciter. Un processus que l’on peut d’ailleurs découvrir via une vidéo à l’entrée de la galerie: la nature est son atelier, la terre une mère spirituelle qui nourrit son art sans discontinuer. Le résultat est étonnant, troublant et dense. Ce travail, qui mêle la douceur opiniâtre, dense et poignante de l’artiste à la violence de la démarche, raconte une histoire humaine. Toiles de petits, moyens ou grands formats aux teintes ocre, terreuses, rougies, témoignent du temps qui passe et des cicatrices qu’il lègue en héritage.

Discrète, la complicité du couple d’artistes n’en est pas moins totale: on retrouve au cœur des travaux récents de Christina la figure du papillon, symbole de transformation et d’évolution, qui orne aussi son poignet ainsi que celui de son mari, mieux qu’une bague de mariage, depuis les débuts de leur amour. Mieux qu’un symbole.

«Terra». Exposition de Christina Oiticica, Espace L, Genève. Jusqu’au 8 janvier. www.espacel.net

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