Le Musée d'ethnographie de Genève (MEG) rouvre ses portes au public vendredi après quatre ans de travaux. Trois jours de festivité permettront de découvrir le nouvel écrin qui abrite 1200 objets issus de la collection permanente.
Rémi Pagani, conseiller administratif en charge de la construction, a évoqué un pur "moment de bonheur" jeudi lors d'une conférence de presse. "La saga du MEG relève du parcours du combattant", a-t-il rappelé. Plusieurs projets ont échoué, avant que le peuple ne plébiscite en 2010 sa construction, lors d'un référendum.
Conçu par le bureau alémanique Graber Pulver, le nouveau MEG est situé au coeur de la ville dans le quartier de la Jonction. Il comprend une partie émergente aux allures de pagode, qui permet une relation harmonieuse avec les immeubles voisins. Son revêtement en aluminium permet de jouer avec la lumière, a expliqué l'architecte Marco Graber.
Le nouveau musée s'étage sur cinq niveaux. Une vaste salle d'exposition de 2000 mètres carrés offre la possibilité de jongler avec l'espace.
Actuellement divisée en deux parties, cette "boîte noire" sans lumière naturelle propose sur mille mètres carrés l'exposition de référence "Archives de la diversité humaine". Y figurent une sélection de 1200 objets sélectionnés parmi les 80'000 de la collection permanente.
Issus des cinq continents, nombre d'entre eux n'avaient pas été exposés depuis longtemps, telle cette coupe en corne de rhinocéros issue de la culture Ming donnée à Genève en 1758. En contrepoint, "Mer", une oeuvre vidéo de l'artiste Ange Leccia, rythme la scénographie.
Sur 1000 autres mètres carrés et sous le jardin, dotée d'une scénographie majestueuse, l'exposition temporaire "Les rois mochica" propose les trésors provenant d'une tombe d'un roi du 5e siècle mise au jour au Pérou en 2008, a relevé le directeur du MEG Boris Wastiau. Ces chefs-d'oeuvre sont aujourd'hui présentés en première mondiale à Genève grâce notamment à un prêt exceptionnel du ministère de la Culture du Pérou.
Le nouveau MEG veut également s'ouvrir à l'extérieur: il dispose d'un café avec terrasse, d'une boutique et d'une bibliothèque qui permet d'écouter les Archives internationales de musique populaire. Un auditorium de 250 places permet d'accueillir des concerts, des projections numériques, de la danse, a poursuivi le directeur.