Les Etats-Unis ont demandé à la Pologne d'interpeller Roman Polanski, qui s'est rendu à Varsovie pour assister à l'inauguration du Musée d'Histoire des Juifs de Pologne. Le cinéaste franco-polonais a été entendu par un procureur de Cracovie et laissé en liberté, a annoncé le parquet.
Poursuivi aux Etats-Unis pour une affaire de moeurs remontant à 1977, M. Polanski a donné des garanties suffisantes concernant son lieu de séjour et la possibilité de le contacter pour que son interpellation ne soit pas jugée nécessaire, a dit la porte-parole du parquet de Cracovie, Boguslawa Marcinkowska.
"Il s'est engagé à se présenter à chaque demande du parquet et du tribunal et a indiqué l'adresse de son lieu de séjour, son contact téléphonique et celui de son représentant", a expliqué la porte-parole. "C'est pour cette raison que le procureur a décidé qu'il n'était pas nécessaire de demander au tribunal de recourir au moyen de détention provisoire", a-t-elle ajouté.
"M. Polanski est un citoyen libre, il peut voyager librement", a pour sa part déclaré Mateusz Martyniuk, porte-parole du Parquet. Il a souligné que la Pologne n'avait toujours pas reçu de demande d'extradition de la part des Etats-Unis. Washington n'a en effet pas encore formellement demandé son extradition, mais simplement son interpellation en attendant d'engager une procédure d'extradition.
Répondant aux questions de journalistes sur la prescription en Pologne de l'acte reproché à M. Polanski - relations sexuelles illégales avec une mineure -, la porte-parole a souligné que ce fait, qui avait motivé en 2010 le refus de la justice polonaise d'extrader M. Polanski, devait être pris en considération, mais que la Pologne devait également tenir compte de l'accord d'assistance judiciaire avec les Etats-Unis, et que, formellement "l'extradition est possible".
En 2010 déjà en effet, le procureur général polonais avait indiqué qu'une extradition de M. Polanski n'était pas possible, car le geste qui lui est reproché est dans la loi polonaise déjà couvert par la prescription. Mais ce n'est pas le cas en droit américain.
L'auteur du "Bal des vampires" avait été arrêté en 2009 à Zurich, où il était allé recevoir un prix, puis assigné à résidence pendant quelques mois dans son chalet de Gstaad (BE), mais n'a jamais été extradé.