Dans la belle salle boisée sédunoise, la metteuse en scène Julie Beauvais, elle, ne fait pas comme les autres… Elle fait évoluer les six personnages mozartiens au vu de tous, durant l’entier de l’opéra, et elle a développé avec ses jeunes et excellents interprètes une infinité de scènes et d’attitudes qui, justifiant leur présence, permettent surtout d’approcher encore plus la palette des sentiments qui les traversent, les enflamment avant de les blesser. Cosi se regarde dès lors comme un voyage initiatique et collectif, de l’insouciance à une lucidité désenchantée.
Les chanteurs sont véritablement «servis sur un plateau» au public installé autour d’eux, proche à les toucher. Les éléments de décor sont souvent déplacés, de même que l’estrade où joue l’ensemble musical (quatuor à cordes, clarinette et piano), modifiant du même coup le point de vue et d’écoute. Les êtres sont tour à tour proches ou derrière des paravents, des arbustes, une roulotte nostalgique dans laquelle vivent Despina et sa fillette. Cette intimité imposée toujours en mouvement a un fort impact et nécessite une concentration vitale impressionnante de la part des artistes. Cela coûte quelques (rares) décalages, certes, mais offre en échange des moments vraiment magiques de délicatesse et d’intensité.
Sion, Ferme-Asile. Ve 19 septembre, di 21, me 24, ve 26, di 28, me 1er octobre, ve 3, di 5, 19 h 30 sauf les dimanches, 15 h.
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