Les stalles de la cathédrale de Lausanne ont réintégré l'édifice religieux. Restaurées et préservées, ces deux rangées de cinq sièges en bois sculpté font désormais partie d'un petit espace muséal que les visiteurs découvriront lorsqu'ils grimperont au beffroi.
Avec les vitraux de la rose et le portail peint, les stalles constituent "l'une des trois merveilles de la cathédrale": "c'est un véritable trésor", a déclaré mercredi la conseillère d'Etat Béatrice Métraux, lors de l'inauguration de ce mobilier historique.
Ces stalles en chêne ont probablement été fabriquées à l'occasion de la consécration solennelle de la cathédrale en 1275, comme le laisse penser la date d'abattage du bois. Elles faisaient partie du mobilier de l'ancien choeur, a expliqué Yves Golay, président de la commission technique de la cathédrale.
Ces dix stalles finement sculptées - il en existait une quarantaine au départ - associent des personnages religieux, des têtes d'animaux et des éléments végétaux. "La qualité des sculptures décoratives est tout simplement remarquable", a observé M. Golay.
Quelques mutilations sont visibles, mais elles sont "heureusement peu nombreuses", a ajouté le spécialiste. Au 19e siècle, ces stalles vagabondent. En 1825, un incendie en détruit une partie; le reste est rassemblé dans une des chapelles de la cathédrale.
L'ensemble est ensuite transporté au château de Chillon, où il restera une cinquantaine d'années, avant de regagner la cathédrale en 1913. Ces stalles y demeureront jusqu'en 1985, date à laquelle elles sont démontées pour être soumises à des analyses.
Les dix stalles ont été restaurées en pièces détachées, puis réassemblées - sans trop de difficulté - pour prendre place près du beffroi, d'où le guet sonne les heures, une tradition à Lausanne. Les travaux ont coûté quelque 250'000 francs.