Il aura fallu plus de quatre ansà Benjamin Duterde, plus connu sous le nom de Ben l’Oncle Soul, pour donner une suite à son premier et imparable album frenchy soul, vendu en 2010 à plus d’un demi-million de copies. Emporté alors par le succès de son tube, Soulman, l’homme s’était retrouvé à tourner durant deux ans et demi et 350 concerts dans toute l’Europe, et même au-delà: au Japon et aux Etats-Unis.
C’est aussi chez l’Oncle Sam que tonton Ben a mis en place ce nouvel opus, A coup de rêves.
L’épreuve terrible du deuxième disque est réussie: le son archivintage des Monophonics, bande de musiciens du nord de San Francisco, donne à l’affaire un côté bien plus roots que sur le premier album. Cuivres dans le rouge et le moite, mélodies et ambiances imbibées des sixties, et surtout une voix désormais patinée par les mois de scène, dans laquelle on entend les fantômes heureux de Wilson et Otis.
Moitié en français, l’autre en anglais, ce disque fait aussi son chemin à coups de ballades, si l’on ose dire (Walk the Line ou l’«amywinehousien» So Hard to Find) et refrains mid-tempo qui soulignent une volonté affirmée de s’ouvrir côté paroles: plus d’émotion, de cœur, moins d’imitation nostalgique façon Memphis de France. Bref, on danse.
«A coup de rêves». 1 CD Mercury.
