La réintégration aux programmes européens d'encouragement au cinéma a dominé les débats officiels au Festival du film de Locarno. Lors des "Industry Days" de samedi, le vice-directeur de l'Office fédéral de la culture (OFC) s'est dit confiant d'obtenir un projet pour remplacer les accords MEDIA d'ici la fin de l'année.
Des discussions "exploratoires" ont lieu depuis mai, a déclaré Yves Fischer, qui mène les discussions techniques avec Bruxelles. Le vice-directeur de l'OFC a toutefois rappelé qu'il n'existe pas de mandat de négociations du côté de l'Union européenne (UE), puisque celle-ci lie la signature d'un accord entre autres à la libre circulation pour la Croatie.
Ces conditions-cadre politiques "ne peuvent pas être guidées sur le plan technique des négociations", a-t-il souligné. Si aucun accord de remplacement n'est trouvé pour 2015, les mesures compensatoires appliquées par le Conseil fédéral depuis le 1er juillet peuvent être prolongées jusqu'à la fin 2015.
Jeudi, le ministre de la culture Alain Berset avait rappelé la volonté du gouvernement de réintégrer le programme MEDIA de l'UE. Les mesures en vigueur ne sont qu'une solution provisoire destinée à compenser le manque de 5 millions de francs.
Cette somme était initialement prévue pour la participation de la Suisse au programme pour l'année en cours. Mais après le oui en février à l'initiative sur l'immigration de masse, l'UE avait gelé les négociations à ce sujet.
En l'absence d'un accord MEDIA, les demandeurs se tournent davantage vers Eurimages, le Fonds de soutien au cinéma européen. Les sommes débloquées pour les distributeurs suisses ont fait un bond par rapport à 2013, a expliqué le directeur exécutif d'Eurimages Roberto Olla.
Les pays moins nantis ne voient pas du tout d'un bon oeil que la "riche" Suisse se tourne à nouveau vers cette manne, a ajouté Roberto Olla. Avec la participation de Berne à l'accord MEDIA, Eurimages en avait été déchargée depuis 2006.
Lors des discussions à Locarno, il a été souligné à plusieurs reprises que la participation helvétique à l'encouragement cinématographique européen n'est pas qu'une question de financement. C'est aussi une question d'accès au réseau européen de la branche du film, ce qui permet de trouver des partenaires dans d'autres pays.