On ne sait pas s’il aime le foot. Toujours est-il qu’au moment précis où sera donné le coup d’envoi de la finale de la Coupe du monde, le pianiste genevois Leo Tardin montera sur scène à l’occasion du Montreux Jazz Festival. Et pas n’importe où: dans le cadre solennel du château de Chillon, où il se produira en compagnie du percussionniste turco-suisse Burhan Oçal. Le festival vaudois, il le connaît bien. En 1999, alors qu’il étudie à la New School de New York, il y remporte le concours international de piano.
Le premier album solo de Leo Tardin s’appelle Dawnscape, et le musicien avoue avoir voulu «s’immerger dans la fragilité du jour qui bascule, saisir la nuit évanouie, mettre en espace l’instant, l’éphémère, la lumière». Une belle manière de définir un toucher à la fois très sûr et hautement évocateur, d’une grande finesse et d’une totale liberté. Le pianiste cite Carlos Jobim comme Nick Drake, on sent bien qu’en effet qu’il déteste les chapelles, qu’il a autant écouté Debussy et Satie que Monk et Jarrett. Dix jours après avoir conversé avec Oçal lors d’un duo qui s’annonce envoûtant, il retrouvera dans le cadre moins intimiste du Paléo son Grand Pianoramax, trio aventureux entre jazz, rock et hip-hop.
Leo Tardin, «Dawnscape». Irascible.
En concert le 13 juillet au château de Chillon dans le cadre du Montreux Jazz Festival. Avec Grand Pianoramax, le 24 juillet au Paléo Festival.