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Lyrique: brillantes commères ressuscitées

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Mercredi, 28 Mai, 2014 - 05:53

On pourrait penser par moments à Rossini qui serait chanté en allemand, puis on file du côté des Singspiele, puis retour en Italie dans un cortège d’effets dramatiques qui débouchent en fanfare sur des rires farcis d’intrigues: la résurrection lausannoise des Joyeuses commères de Windsor d’Otto Nicolai est un événement à ne pas manquer. Cet opéra est fascinant. Il convoque en effet toutes les richesses orchestrales et vocales possibles et les met au service d’un burlesque accentué par le sérieux et l’intelligence d’écriture qui le nourrissent. L’histoire, inspirée de Shakespeare, est celle qui, quarante-cinq ans plus tard, donna lieu au Falstaff de Verdi. Mais Otto Nicolai prend le parti du théâtre, non des êtres: il traite chacun des personnages avec la même intensité et les caractérise un à un avec une acuité et une palette stylistique aussi vastes que ses connaissances. Compositeur né en Prusse en 1810, il passa sa vie à voyager, de préférence en Italie, plongeant avec délectation ses racines «mozartiennes» dans le terreau du Sud. Pour partir à la découverte de son univers, il vaut la peine de chasser les références à d’autres compositeurs qui se sont entre-temps imposés dans le répertoire et savourer l’exubérance instrumentale et vocale follement colorée d’un jeune cosmopolite qui connaissait toutes les ficelles de la scène et en a joué avec brio. Il est dirigé ici par un de ses fervents défenseurs, le chef allemand Frank Beermann. Mise en scène de David Hermann.

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