C’est à la suite du succès de La Môme, biopic d’Edith Piaf pas aussi indigne que le pensent trop de critiques, qu’Olivier Dahan s’est vu confier la réalisation d’un long métrage racontant comment Grace Kelly, l’une des plus célèbres muses hitchcockiennes – trois films avec le grand Alfred sur les onze qu’elle a tournés – est devenue princesse de Monaco. Las, il s’est retrouvé pris en étau entre un distributeur américain voulant remonter son œuvre, jugée pas assez glamour, et une famille princière lui reprochant d’avoir pris trop de liberté avec les faits. Mais le Français a résisté, et il semble bien que cela soit le film tel qu’il le voulait qui a fait l’ouverture du Festival de Cannes. Dahan a choisi de se concentrer sur les années 61-62, celles qui verront la star remettre en question sa décision d’abandonner les plateaux au moment où la principauté traverse une grave crise diplomatique. Grace de Monaco n’est ainsi pas un biopic stricto sensu, ce qui permet au réalisateur de filmer son sujet – avec une belle maîtrise de la grammaire classique du cinéma – comme une figure tragique perdue dans un monde qu’elle ne comprend pas. On craignait une reconstitution ampoulée, on a découvert une lecture originale du mythe Kelly.
«Grace de Monaco». D’Olivier Dahan, Avec Nicole Kidman et Tim Roth. France/Etats-Unis/Belgique/Italie, 1 h 43.
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