Le festival "off" d'Avignon s'ouvre dimanche par la traditionnelle "grande parade" dans les rues de la ville. Mille compagnies se sont annoncées et plus de 1200 spectacles seront présentés dans une centaine de théâtres.
"Il y a des pépites, des choses merveilleuses, d'autres sans intérêt. C'est complémentaire du festival", estime Vincent Baudriller, co-directeur du Festival d'Avignon, avec ses quarante spectacles soigneusement sélectionnés.
Le "off" brouillon et sympathique déborde joyeusement dans l'espace urbain. Il ne bénéficie toutefois pas de subvention, contrairement au festival officiel.
"Il faut laisser traîner ses oreilles dans la rue", lance le metteur en scène Stanislas Nordey, dont la pièce "Par les villages" de Peter Handke ouvre cette année le festival "officiel". Le public du "off" raconte beaucoup ce qu'il a vu, ce n'est pas la critique qui fait les succès du off, ce sont les spectateurs", ajoute-t-il.
Dans la profusion de l'offre, quelques théâtres ont établi une solide réputation au fil des ans (La Manufacture, le Théâtre du Chêne Noir, Théâtre des Béliers, du Chien qui fume, du Balcon, Théâtre des Halles). Ces lieux revendiquent le rôle de "in du off".
Soutien régional
Le "off" d'Avignon ne sélectionne pas: toute compagnie peut venir, pourvu qu'elle en ait les moyens. Mais venir en Avignon en plein festival coûte cher. Il faut louer un lieu et surtout, il faut des moyens techniques, un hébergement.
Quand tout va bien, le spectacle est repéré par un programmateur et part en tournée en France, voire ailleurs. Les régions de Champagne-Ardennes, des Pays de la Loire et du Nord Pas de Calais sont de gros financeurs du "off" d'Avignon.
Le "off" est le plus grand marché du spectacle vivant en France. Selon le président d'Avignon Festival et Compagnies (AF&C), Greg Germain, sur quelque 5000 nouvelles pièces créées chaque année en France, 500 sont présentées à Avignon. Près de 20% des achats de spectacles en France sont réalisés précisément dans le "off".