Dans un livre qu’il vient de publier, Fabien Engelmann, maire Front national qui vient d’être élu, distribue les bons points de patriotisme.
France. Hayange, en Moselle, est l’une des quatorze villes de plus de 9000 habitants conquises par le Front national aux élections municipales de mars. La localité, 16 000 âmes, est située dans la vallée de la Fensch, chantée par Bernard Lavilliers en 1976, cercueil de la sidérurgie. Tout cela est bien noir, comme le ton du livre écrit par le nouveau maire d’Hayange, Fabien Engelmann, 34 ans, Du gauchisme au patriotisme, édité par Riposte laïque, site de l’idéologie identitaire, férocement anti-islam, dirigé par Pierre Cassen.
Ce livre est celui d’une nouvelle naissance, au nationalisme, un acte de foi. «J’avais sans doute ça en moi et je ne voulais pas le voir», confie Fabien Engelmann lors d’une conférence de presse en avril à Paris. Fils d’une mère pied-noir, parcours scolaire moyen, petits boulots en usine, ex-militant de Lutte ouvrière, éjecté de la CGT comme un pestiféré, insulté et sali par des «Arabes», le jeune homme, aujourd’hui ceint de l’écharpe tricolore, distribue les bons points de patriotisme. Un livre d’une autre époque? Non, la nôtre.