Offrir un espace de représentation aux jeunes créateurs,tel est le but de la neuvième édition de la Fête de la danse. Zoom sur deux compagnies romandes.
Ceux qui la connaissent l’adulent. Les autres s’en méfient. La danse reste un univers abstrait et ignoré de beaucoup. Depuis neuf ans, la Fête de la danse s’attelle à sortir cet art des salles de spectacle. Et le présente au public. Cette année, quatre jeunes compagnies romandes ont été retenues afin de présenter leur travail et de mettre en avant la relève. Parmi elles, Allo’Perfo et Window. Deux projets conçus selon le même objectif, propre à l’événement: aller à la rencontre des gens. Dans les rues. Les parcs. Les bibliothèques. Et, pour la première fois, dans votre salon.
Place à l’improvisation. Allo’Perfo est une entreprise de livraison de pièces de danse contemporaine à domicile. Un projet ludique et original réalisé par Valentine Paley, Simon Bolay, Gabriel Goumaz et Aïcha El Fishawy, quatre jeunes danseurs et musiciens romands. Le concept? «Nous avons monté une structure de base que nous adapterons ensuite à l’espace, à l’environnement et aux gens qui nous appellent.»
Le spectateur est alors libre de choisir les ingrédients de base qui l’inspirent. La taille: cinq, dix ou quinze minutes de performance. La musique: répétitive, populaire ou commerciale. Et, enfin, la danse: virtuose, improvisée ou, peut-être même, ennuyeuse. Loin d’être exhaustive, cette liste donne un aperçu de l’originalité d’Allo’Perfo. Une fois la commande passée, la chorégraphie sur mesure est livrée à l’adresse indiquée et dans les plus brefs délais.
Un fantasme en mouvement. A l’inverse de ce quatuor, Aurélien Dougé ne mise pas sur l’improvisation. Window est une installation chorégraphique destinée aux vitrines de magasins et spécialement imaginée pour la Fête de la danse 2014. Si la scénographie de cette performance, interprétée par Yu Otagaki, sera ajustée selon la taille de la devanture occupée, ses mouvements resteront pourtant identiques. Lente et onirique, cette danse joue de l’ambiguïté qui entoure le statut du corps et sa représentation dans la société. Est-ce un mannequin humain ou en plastique? Recouverte d’une combinaison pailletée, dissimulant corps et visage, l’interprète va enchaîner gestes et postures tirés du monde de la mode et de la publicité.
«Cette accumulation de mouvements beaux et sensuels se transforme peu à peu en gesticulation sombre, voire dérangeante.» Magnifique à l’origine, le corps trop flexible semble alors presque difforme. Une étonnante métamorphose qui se produit incidemment. L’illusion est complète.
Plus d’infos sur www.dastanzfest.ch
Réservations: Allo’Perfo, 079 246 03 61. Dès le 30 avril, 10 h.
