Le philosophe Alain Finkielkraut, une personnalité controversée, a été élu jeudi à l'Académie française dès le premier tour par 16 voix sur 28. Et ce malgré la polémique qui avait précédé le scrutin, ont indiqué des sources concordantes à l'AFP.
Face à l'auteur très médiatique de "La défaite de la pensée", cinq candidats postulaient au fauteuil de l'écrivain Félicien Marceau disparu en 2012.
La candidature de ce polémiste de 64 ans qualifié de réactionnaire par ses détracteurs avait divisé le petit monde feutré des "immortels". Personnalité "trop clivante", jugeaient en coulisse des académiciens opposés à son élection, certains allant jusqu'à évoquer une entrée à l'Académie du Front national, le parti d'extrême droite.
"Profil idéal", "intellectuel incontournable", rétorquaient ses partisans, parmi lesquels des personnalités reconnues comme l'historien Pierre Nora, l'historien et essayiste Max Gallo ou Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'institution fondée en 1635 par Richelieu.
Alain Finkielkraut avait suscité de vives controverses fin 2013 avec "L'identité malheureuse", son essai à succès sur l'identité nationale et l'immigration.
Né le 30 juin 1949 à Paris dans une famille juive d'origine polonaise, le nouvel "immortel" - qualification donnée aux membres de l'Académie française - est un ancien élève de la prestigieuse Ecole normale supérieure, agrégé de lettres et professeur de philosophie.
Parmi ses oeuvres principales figurent des livres sur le déclin de la culture, la littérature, l'amour, la modernité, l'éducation ou la religion, dont "Le nouveau désordre amoureux", avec Pascal Bruckner en 1977, "La défaite de la pensée" (1987), "Internet, l'inquiétante extase" (2001), "La querelle de l'école" (2007) et "Un coeur intelligent", prix de l'essai de l'Académie française 2010.